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Mademoiselle de Maran, au lieu de répondre à cette question, en fit une autre. Elle m’avait toujours dit que rien n’était plus impertinent et plus dédaigneux que ce procédé.

— Pourquoi donc alors qu’il y avait des armoiries sur c’te voiture, si elle est à vous ?

— Ce sont les miennes, Madame, — dit M. Lugarto en rougissant de dépit ; car son imperturbable audace était en défaut, lorsqu’on attaquait ses ridicules prétentions nobiliaires.

— Est-ce que vous les avez payées bien cher ces armoiries-là ? — dit mademoiselle de Maran.

Il y eut un moment de silence très embarrassant. M. Lugarto serra les lèvres l’une contre l’autre en fronçant le sourcil. Je regardai Gontran. Il ne put s’empêcher d’abord de sourire amèrement ; puis, à un regard à la fois colère et suppliant de M. Lugarto, il dit vivement à mademoiselle de Maran :

— À propos d’armoiries, Madame, est-ce que vous aurez la bonté de me prêter votre d’Hozier ; j’aurais quelques recherches à faire