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mille francs. On ne tient cette espèce que par l’argent.

Il me fut impossible de me contenir davantage ; je me souvins de ce que m’avait dit Gontran sur la rage qu’éprouvait M. Lugarto de n’avoir ni naissance ni valeur personnelle, et je dis à M. de Lancry.

— Mon Dieu ! mon ami, ce que Monsieur nous dit là me rappelle une bien touchante histoire de grand artiste et de grand seigneur, que M. le duc de Versac, votre oncle, m’a plusieurs fois racontée. Il s’agissait de Greuse et de M. le duc de Penthièvre ; ne vous en a-t-il jamais parlé ?

— Non, je ne me le rappelle pas du moins, — me dit M. de Lancry.

— Contez-nous donc ça ; j’ai quelques tableaux de Greuse, ça m’intéressera, — dit M. Lugarto.

— Voici, mon ami, — répondis-je en m’adressant à Gontran, — ce que m’a raconté monsieur votre oncle. M. le duc de Penthièvre aimait passionnément les arts ; il les protégeait en grand seigneur digne de comprendre que l’antique illustration de race et le génie se tou-