m’éveillai de bonne heure ; je sonnai Blondeau, elle entra.
— Eh bien !… et mes fleurs ? — lui dis-je en ne lui voyant pas la corbeille de jasmin et d’héliotrope qu’elle m’avait toujours présentée chaque matin depuis mes fiançailles avec Gontran.
— On n’en a pas apporté, Madame.
— C’est impossible !
— Je puis vous assurer, Madame, qu’on n’a rien apporté… Je viens de l’antichambre.
— C’est impossible, encore une fois ; je t’en prie, retournes-y, ma bonne Blondeau.
Elle revint sans fleurs.
Ce fut un enfantillage, sans doute, mais les larmes me vinrent aux yeux.
Blondeau s’en aperçut et me dit :
— Mais, Madame, nous sommes seulement ici depuis hier, ça ne peut être qu’un oubli.
Hélas ! oui, ce n’était qu’un oubli, et cet oubli me faisait mal…
Dans ma superstition de cœur, j’attachais une importance, une signification extrême à cette preuve quotidienne du souvenir de Gon-