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À droite, deux petites chambres pour moi ; à gauche, celle de Gontran ; au fond du jardin, une chaumière en bois rustique renfermant la chambre de Blondeau et la cuisine.

Dire l’élégance incroyable, presque féerique, de ce petit Éden serait aussi impossible que de peindre ma reconnaissance envers Gontran, ou ma folle joie d’enfant en songeant que nous allions vivre là pendant quelque temps.

M. de Lancry demanda en riant à Blondeau si elle serait capable de nous faire chaque jour à dîner.

Ma gouvernante répondit très fièrement qu’elle nous étonnerait par son savoir-faire, car elle seule devait nous servir pendant notre séjour dans ce chalet.

Ai-je besoin de vous dire combien j’appréciai cette délicate attention de Gontran ?

Il était trois heures à peine ; je pris le bras de mon mari pour faire une longue promenade dans la forêt.

Le soleil avait peu à peu dissipé les nuages qui le voilaient ; l’air était embaumé, saturé des mille floraisons du printemps ; les feuilles,