Page:Sue - Mathilde, tome 1.djvu/98

Cette page a été validée par deux contributeurs.

« Ces simples paroles, dites par tout autre, n’auraient semblé que tristes ou exagérées… dites par vous, elles avaient un caractère de vérité désolante.

« Emma et moi nous fondîmes en larmes, aussi effrayées que si la main de Dieu nous eût en ce moment dévoilé l’avenir.

« À cette terrible promesse, non plus qu’à toutes celles que vous avez faites, mon ami, vous n’avez pas manqué.

« Je vous envoie ces papiers en toute confiance, sans crainte d’être importune ; quand vous lirez cette lettre, c’est que vous vous sentirez le courage de penser à moi qui étais si souvent avec elle.

« Ce ne sera pas une preuve que votre désespoir s’affaiblit… Hélas ! non… ce sera au contraire avec une sorte de joie cruelle que vous croirez aviver encore vos blessures déjà si douloureuses, en cherchant parmi ces pages celles qui parlent d’Emma.

« Peut-être… d’ici à bien long-temps… ne lirez-vous pas cela… Peut-être ne le lirez-vous jamais… Alors… mon ami… vous recommanderez ces papiers à la fidélité de Stok,