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n’ose faire le même vœu pour votre maître, quoiqu’on dise que tout chagrin a sa fin.

— Pas ceux-là, madame Blondeau, pas ceux-là. — dit tristement Stok en secouant la tête.

— Ne puis-je encore voir M. le colonel ? Je désirerais lui remettre ce paquet et reprendre ce soir la voiture de Tours. J’ai hâte de retourner près de madame.

— Monsieur ne m’a pas encore sonné. Quelques moments de plus ou de moins ne seront rien pour vous, — dit Stok d’un ton presque suppliant. — Et si vous saviez ce que c’est pour monsieur que quelques moments de bon sommeil ? Ça lui fait tant de bien ! Il dort si peu ! Il est encore rentré ce matin bien tard…

— Quelle vie ! — dit madame Blondeau en soupirant.

— Je ne me plaindrais pas, — reprit Stok, — si je n’avais qu’à songer à mon maître ; mais vous ne croiriez pas les ennuis que me donnent une demi-douzaine de vieux imbéciles qui nous espionnent toute la journée. Il n’y a pas de ruses qu’ils n’aient essayées pour