Page:Sue - Mathilde, tome 1.djvu/85

Cette page a été validée par deux contributeurs.

sur le seuil de la porte ? — ajouta M. Godet en regardant à travers les carreaux. — Depuis que son maître est parti, voilà trois fois qu’il vient se planter là, droit comme un therme. Ceci n’est pas naturel, il se passe quelque chose, il a l’air inquiet… Si j’allais l’interroger ?

— Le moment serait mal choisi, monsieur Godet, — dit la veuve ; — ne vous exposez pas aux brutalités de ce vieux misérable…

— Silence !… silence !… j’entends le roulement d’une voiture, — dit M. Godet en collant de nouveau sa figure aux carreaux.

En effet, le fiacre revenait avec les deux soldats et le colonel.

Celui-ci sauta lestement de voiture, dit quelques mots aux soldats, leur serra la main et les congédia.

Madame Lebœuf affirma plus tard avoir vu une larme couler des yeux du vieux domestique lorsqu’il referma sur son maître la petite porte de l’hôtel.

Malheureusement pour les habitués du café Lebœuf, à ces deux journées si fécondes en