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étaient pâles… ils avaient l’air vexé ; c’est toujours cela.

En rentrant dans le café, M. Godet fut assailli d’interrogations.

Il prit un air important, et répondit : — Ces messieurs n’ont eu que le temps de me donner quelques détails et de me remercier de mon obligeance. C’est demain matin que tout s’éclaircira.

Cette défaite, qui se trouva par hasard être la vérité, fut parfaitement accueillie par les habitués, ils attendirent le lendemain avec impatience.

Ce jour devait être, en effet, un grand jour pour les curieux du café Lebœuf.

À huit heures le domestique du colonel sortit seul ; il revint environ une heure après en fiacre, amenant avec lui deux soldats d’infanterie.

— Tiens, — s’écria M. Godet déjà placé à son poste d’observateur, — il est allé chercher la garde ! C’est peut-être pour défendre son maître contre les deux jeunes gens ? Il paraît que le Vampire n’est pas crâne.

— Si c’était la garde, — fit observer quel-