Page:Sue - Mathilde, tome 1.djvu/8

Cette page a été validée par deux contributeurs.

sion de ce sombre édifice, bâtiment à deux étages entre cour et jardin. Une grande porte vermoulue flanquée de deux pavillons servant de commun s’ouvrait sur la rue.

L’hôtel d’Orbesson, quoiqu’habité, paraissait toujours désert et abandonné.

Une herbe épaisse continuait de pousser sur le seuil de la grande porte, qui ne s’était jamais ouverte depuis l’arrivée du dernier locataire, le colonel Ulrik.

Dans les quartiers populeux ou élégants de Paris, on est à peu près à l’abri de la médisance ou de la curiosité de ses voisins. Chacun est trop occupé de ses travaux ou de ses plaisirs, pour perdre un temps précieux à ces commentaires fabuleux, à cet espionnage hargneux et incessant qui fait les délices de la province.

Il n’en est pas ainsi dans certains quartiers retirés, généralement peuplés de petits rentiers ou d’anciens employés, gens éminemment oisifs et passionnés du merveilleux, toujours préoccupés de l’impérieux besoin de savoir ce qui se passe dans la rue ou chez les autres.

On le doit dire, à la louange de ces honnêtes