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fut assailli de mille réflexions qu’il aurait dû faire avant que de se présenter chez le colonel.

L’embarras, le dépit, la colère, lui firent monter la rougeur au front. Alfred, voulant mettre un terme à cette scène embarrassante, dit au colonel :

— Monsieur, vous savez sans doute le sujet qui nous amène auprès de vous ?

— Non, monsieur, — dit Ulrik.

— Il s’agit, monsieur, d’un coffret qui m’appartient, — s’écria Gaston, et qui vous a été remis hier par une femme que vous devez connaître… car elle est l’émissaire d’une autre femme qui ne peut sans doute vous être inconnue…

— Je ne sais pas ce que vous voulez dire, Monsieur, — répondit le colonel.

— Monsieur !… — dit vivement Gaston.

— Monsieur ?… dit le colonel sans élever davantage la voix.

Il y eut un nouveau silence ; Gaston se mordit les lèvres de dépit.

Alfred reprit avec sang-froid :

— M. de Senneville a le plus grand intérêt, monsieur, à savoir si un coffret qui lui appar-