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appellerons Alfred) — que diable ! Gaston, calmez-vous ; vous vous serez trompé, vous dis-je… ce n’était sûrement pas elle.

— Ce n’était pas elle ? — reprit Gaston en relevant vivement la tête et en souriant avec amertume. — Ce n’était pas elle ? Comment ! quand, au bal masqué, je la reconnaîtrais entre mille femmes rien qu’à sa démarche, rien qu’à ce je ne sais quoi qui n’appartient qu’à elle ? Vous voulez que je me sois trompé ? Allons donc, Alfred, vous me prenez pour un enfant, je l’ai vue quitter sa voiture et monter en fiacre, vous dis-je, un petit fiacre bleu à stores rouges ; elle était avec sa maudite madame Blondeau qui portait le coffret.

À ces mots prononcés assez haut par le jeune homme, les habitués du café Lebœuf ne purent retenir un mouvement de joie.

M. Godet dit à voix basse à ses complices :

— Entendez-vous ? entendez-vous !… le coffret !… C’est sans doute celui que la vieille femme a apporté tout-à-l’heure au domestique du Vampire. Bravo ! Cela se complique, cela devient fort intéressant. Écoutons. Donnez-moi un journal ; je vais me glisser adroite-