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clair, s’échancrait avec grâce sur ses bottes glacées d’un brillant vernis.

L’autre inconnu, brun, un peu plus âgé, avait aussi les dehors d’un homme du monde, il portait un surtout couleur de bronze, doublé au collet et aux revers de velours de même nuance mais écrasé. Son pantalon, gris clair, laissait voir un fort joli pied chaussé d’un soulier à bottine de casimir noir ; une cravate de fantaisie, d’un rouge brique, à larges raies blanches, assortissait à merveille son teint et ses cheveux bruns.

Nous insistons sur ces puérils détails, parce qu’ils expliquent la curiosité avide et pour ainsi dire sauvage avec laquelle ces deux hommes furent examinés par les habitués du café Lebœuf.

Le plus jeune des deux inconnus, blond et d’une figure remplie de distinction, semblait en proie à une vive émotion.

En entrant il ôta son chapeau, s’assit presque avec accablement devant une table, et appuya sa tête dans ses deux mains, parfaitement bien gantées de peau de Suède.

— Que diable ! — lui dit son ami (que nous