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tre et les faisait travailler dix-huit heures par jour à toutes sortes d’ouvrages, dont il tirait profit, bien entendu, de façon que ce soi-disant hospice était une manière de ferme qui lui rapportait beaucoup, sans compter la réputation de charité qui lui servait de manteau pour cacher toutes sortes d’actions véreuses.

Quoique je n’eusse aucune raison pour m’intéresser à la mémoire de M. de Rochegune, je fus indignée de la méchanceté de ma tante. D’un regard je le fis comprendre à Gontran, qui me semblait aussi choqué que moi.

— Je crois, Madame, — dit-il à ma tante, — que vous avez été mal informée, et que…

— Pas du tout, je sais ce que je dis. C’était un homme désagréable, quand je ne devrais en juger que par ses amitiés ; il avait pour disciple un de nos parents du côté de ma belle-sœur… Dieu merci… qui ne valait pas mieux que lui, un M. de Mortagne.

M. de Mortagne ? cet ancien soldat