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mademoiselle de Maran dit en parlant de la maison dont M. de Lancry avait envie :

— Mais attendez donc, est-ce que ce ne serait pas l’hôtel de Rochegune dont il serait question ?

— Oui, Madame, — dit Gontran, — c’est une occasion magnifique. Le vieux marquis de Rochegune est mort l’an passé. Son fils, Abel de Rochegune, au retour de ses voyages, y avait fait faire de très grands embellissements, comptant l’habiter ; mais comme il est très fantasque, il a tout-à-coup changé d’avis, et maintenant il désire s’en défaire.

— Il chasse de race, — dit mademoiselle de Maran, — car il n’y avait pas d’homme plus original et plus insupportable que monsieur son père.

— Mais on ne parlait de lui qu’avec vénération, Madame ! — dit Gontran d’un air étonné.

— Allons donc, — s’écria mademoiselle de Maran en riant d’un air sardonique, — c’était une espèce de vieil imbécile, une manière de philosophe, un rêvasseur, par-dessus cela philanthrope enragé, et toujours fourré dans les