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cheval, afin que nous pussions plus tard fairè de longues promenades à la campagne, et que je fusse en état de l’accompagner à la chasse qu’il aimait passionnément. Nous réglâmes approximativement nos dépenses. Gontran, qui avait toujours été prodigue, me parla très sérieusement d’une économie raisonnable. Tant qu’il avait été garçon, jamais ces idées d’ordre ne lui étaient venues, mais maintenant il en comprenait, disait-il, toute la nécessité. Il n’y avait rien de plus charmant que ces projets, que ces pensées d’avenir à la fois riantes et sérieuses. Ma première jeunesse s’était si tristement écoulée chez mademoiselle de Maran, j’avais vécu jusqu’alors tellement en petite fille, que je ne pouvais croire au bonheur qui m’attendait.

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Deux ou trois jours après cet entretien, Gontran vint un matin nous chercher, mademoiselle de Maran et moi, afin de nous faire voir l’hôtel du faubourg Saint-Honoré dont il nous avait parlé.

Après quelques moments de conversation,