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préoccupée de ce que vous pouviez ou non posséder ? Vous-même, avez-vous un instant pensé que la donation que je voulais faire à ma cousine, et que son sacrifice rend maintenant inutile, réduisait ma fortune de moitié ?

— Mais enfin, Mathilde…

— Parlons de la corbeille, — dis-je en souriant, — ou plutôt de choses plus graves ; parlons de nos projets d’avenir. En sortant de chez ma tante, où irons-nous ? Voyons Monsieur, avez-vous seulement songé à me demander le quartier que je voudrais habiter ? à vous informer de mon goût pour l’arrangement de notre demeure ?

— Mathilde, je voudrais vous voir plus sérieuse pour les affaires d’intérêt.

— Vous voulez me voir sérieuse ! Eh bien ! — lui dis-je, avec l’expression de la touchante gratitude que je ressentais, — eh bien ! laissez-moi vous dire combien j’ai été sérieusement heureuse, en voyant hier, chez moi, cette corbeille de jasmins et d’héliotropes… Oh ! tenez, cela est plus sérieux, croyez-moi, que les affaires d’intérêt… Il y a là plus que des chiffres… il y a là un sentiment, un présage, que