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culpé des accusations de madame de Richeville, que je ne crus pas devoir parler de mon entrevue avec la duchesse. Je pensai qu’elle pouvait d’ailleurs être venue à moi guidée par un véritable intérêt ; elle était l’amie de M. de Mortagne ; cette dernière raison seule eût suffi pour m’engager à garder le silence.

Gontran me regardait d’un air inquiet, ne sachant pas l’effet que ses paroles avaient produit sur moi.

Je lui tendis la main en souriant : — Parlons maintenant de nos projets d’avenir.

Il secoua tristement la tête et me dit : — Que vous êtes généreuse et bonne ! — Mais je ne puis encore dire nous, en parlant de vous et de moi ; il me reste d’autres aveux à vous faire.

— Eh bien !… vite, avouez-moi tout… Voyons, de quoi s’agit-il ? Vous avez été joueur, prodigue, votre fortune est obérée ? Sont ce bien là les terribles aveux que vous avez à me faire ? — Puis j’ajoutai en souriant : — Voyez si je ne vous parle pas comme un grand parent indulgent ?