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venir. Tout-à-l’heure un scrupule m’est venu. Vous êtes orpheline ; votre tante est amie intime de mon oncle M. de Versac ; elle est remplie des préventions les plus favorables à mon égard. Si j’avais quelques défauts, quelques vices, ce n’est pas elle, ce n’est pas M. de Versac qui vous en avertiraient, n’est-ce pas ? Vous vous êtes montrée envers moi si loyale, si confiante… que la noblesse de votre conduite m’impose des devoirs… Vous êtes seule… vous êtes entourée de personnes qui m’aiment, qui m’ont sans doute présenté à vos yeux sous le jour le plus avantageux possible. C’est donc à moi de vous éclairer avec franchise sur mes défauts, sur ce qu’il peut y avoir eu de blâmable, de coupable même dans ma vie passée. Je le ferai sans exagérer le mal, mais avec une sévère sincérité… Après cela vous jugerez si je suis toujours digne de vous… Au moins, si le malheur veut que ces révélations me soient défavorables….. si je perds le plus cher espoir de ma vie… j’aurai la consolation d’avoir agi en honnête homme.

À mesure que M. de Lancry parlait, je me