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vues auxquelles votre bonheur lui semblait attaché.

M. de Mortagne, dont je n’oublierai jamais les bontés, Madame, serait ici, que je lui répondrais… que j’ai fait un choix honorable, qu’aucune considération ne m’empêchera de m’unir à M. de Lancry… — répondis-je avec cette inflexible opiniâtreté de volonté qui caractérise l’amour profond, aveugle, encore exalté par la contradiction.

— Adieu donc, Mathilde ! — dit madame de Richeville d’un ton pénétré, — donnez-moi l’assurance que vous croyez au moins au désintéressement de ma démarche, cela me consolera du chagrin de n’avoir pu gagner votre confiance… Dites, dites que vous ne conserverez pas de moi un mauvais souvenir.

J’allais lui répondre, lorsque Blondeau entra brusquement.

Madame de Richeville baissa son voile.

— Mademoiselle, — me dit Blondeau, — mademoiselle de Maran vous prie de descendre chez elle.

Madame de Richeville me fit une modeste révérence et sortit.