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fin… l’avenir décidera… Adieu, Mathilde… adieu… un jour peut-être vous me connaîtrez mieux… un jour peut-être, pauvre enfant, vous me direz avec amertume : — Que ne vous ai-je écoutée !… — Mais, grand Dieu ! j’aimerais mieux rester à vos yeux ce que je vous parais sans doute, une femme méchante et perfide, que de voir mes prévisions justifiées par vos malheurs. Adieu… encore adieu une dernière fois… Vous ne voulez pas attendre l’arrivée de M. de Mortagne ?

— Madame, — répondis-je, touchée des larmes de madame de Richeville, — je vous en supplie, cessons cet entretien. Quelques paroles que je regrette, oh ! que je regrette profondément, me sont échappées. Que du moins elles vous prouvent que la chaleur avec laquelle j’ai défendu M. de Lancry part d’un cœur qui lui appartient à jamais.

— Un dernier mot, et je vous quitte, — me dit madame de Richeville ; — ce que je vais vous dire n’altérera en rien votre résolution ; mais je ne dois pas vous cacher ce qui tenait aux projets de M. de Mortagne à votre égard. Avant son départ pour l’Italie, songeant à vo-