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l’homme, sans doute armé d’une fausse clef, d’un rossignol, d’un monseigneur ou autre hideux instrument analogue à ses pareils, l’homme, dis-je, ouvre la porte et la referme après lui.

— Alors qu’avez-vous fait ? — demanda madame Lebœuf.

— Moi et Dieudonné, nous avons eu le courage d’attendre cet abominable sacrilège jusqu’à quatre heures du matin… pendant ce temps-là nul doute qu’il n’ait employé son temps à des profanations abominables, à l’imitation de ce fameux mélodrame appelé le Vampire.

— Un Vampire ! — s’écria madame Lebœuf. — Est-ce que vous croyez qu’il y a encore des vampires ? Comment ! le voisin d’en face serait un vampire ? un vampire ! ah !… quelles horribles délices !

— Dieu merci, ma chère madame Lebœuf, je ne suis pas assez superstitieux pour croire aux vampires exagérés que le mélodrame nous montre ; mais je crois qu’on ne s’introduit pas la nuit dans des cimetières sans des motifs qui n’ont rien d’humain ni de naturel ; ce qui