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abominable machination. Avant peu vous le verrez.

— Mon Dieu, Madame, — m’écriai-je, — qu’est-ce que cela signifie ?

— Je ne puis encore vous le dire, — reprit madame de Richeville ; — mais bientôt il sera ici. C’est pour cela que je vous supplie de l’attendre avant de contracter ce fatal mariage… Encore quelques mots, ajouta la duchesse, en voyant mon impatience, et je vous laisse. Le soir même, à l’ambassade, les projets de votre tante et de M. de Versac n’étaient plus un mystère. On disait partout que le duc n’avait fait revenir son neveu d’Angleterre que pour ce riche mariage. Lorsque le surlendemain je vous vis à l’Opéra, dans la loge des gentilshommes de la chambre, je ne doutai plus de la réalité de ces bruits. Votre tante et M. de Versac les avaient, à dessein, confirmés, en vous faisant trouver, en grande loge à l’Opéra, avec M. de Lancry, afin d’empêcher tout autre parti de se présenter. Mademoiselle de Maran savait qu’un jeune homme, dont je vous parlerai bientôt, auquel M. de Mortagne s’intéressait vivement, et qui vous avait vue à l’ambassade, car vous