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duchesse sous ce point de vue, je répondis très sèchement à madame de Richeville :

— Je vous répète, Madame, que maintenant je ne puis qu’être profondément reconnaissante et touchée de tout ce que Mademoiselle de Maran fait pour moi.

— Cela doit être ainsi, — dit madame de Richeville, et c’est parce que cela est ainsi, et c’est parce que vous pouvez aveuglément tomber dans le piège qu’on vous tend… malheureuse enfant, que je viens à vous. Vous êtes abandonnée de tous, isolée de tous ! Regardez autour de vous, depuis que votre ami… votre seul protecteur est parti… à qui demander conseil ? à qui vous fier ?

— À personne… vous avez raison Madame.

— À personne ? pas même à moi, voulez-vous dire ?… Cela est cruel, Mathilde… Oh ! ne vous offensez pas de cette familiarité. J’ai presque le double de votre âge, et puis je ne sais que faire, je ne sais que dire pour rompre cette froideur de glace qui vous éloigne de moi. Pardonnez si je me sers en vous parlant de termes trop affectueux peut-être… Mais, mon Dieu ! dans ce moment est-ce que