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rêt que vous lui inspirez… Or, ce qu’il aime, je l’aime…

Voilà déjà un motif pour que vous m’intéressiez vivement… n’est-ce pas ? J’ai des haines bien acharnées soulevées contre moi… mais il n’en est pas de plus violente, de plus implacable que celle de mademoiselle de Maran… Je sais que votre tante a tout fait pour rendre votre enfance malheureuse… maintenant elle fait tout pour vous rendre la plus malheureuse des femmes… vous devez la haïr au moins autant que je la hais… Voilà encore un motif pour que vous m’intéressiez… Vous arracher à ses méchants desseins, vous dévoiler de nouvelles perfidies… prouver enfin mon amitié, ma gratitude à M. de Mortagne, en agissant pour vous comme il aurait agi lui-même… voilà des motifs assez puissants pour exprimer l’intérêt que je vous porte, il me semble…

— Madame, j’ai pu avoir à me plaindre de mademoiselle de Maran ; mais depuis quelques jours elle a tant fait pour moi que je dois oublier quelques contrariétés de jeune fille.

J’appuyai à dessein sur ces mots, elle a tant