Page:Sue - Mathilde, tome 1.djvu/33

Cette page a été validée par deux contributeurs.

nous marchons… Dieu ! fallait-il qu’il fût bourrelé, ce malheureux-là ! pour ne pas s’apercevoir que nous étions sur ses talons !

— C’est à faire dresser les cheveux sur la tête, — dit la veuve, — quand je pense qu’il pouvait vous apercevoir !

— Dans ce cas-là, Madame, j’avais une réponse toute prête, une réponse que j’avais soigneusement élaborée dans la prévision d’un conflit.

— Cette réponse ?

— Cette réponse était bien simple : la rue est à tout le monde, — répondit M. Godet d’un air héroïque.

— Comment était-il vêtu ? — demanda madame Lebœuf.

— Il me parut vêtu d’un manteau noir et d’un grand chapeau. Enfin, après des détours sans nombre, nous arrivons… devinez où ? Je vous le donne en cent, je vous le donne en mille, je vous le donne en dix mille…

— Nous jetons notre langue aux chiens, — s’écrièrent comme un seul homme les habitués du café.