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rellais quelquefois ma cousine sur cette manière d’écrire sans pouvoir l’en corriger.

En me rappelant maintenant toutes les phrases de mon amitié pour Ursule et les suites de son mariage, je ne puis retenir un sourire d’amertume en lisant ces lignes éplorées, gémissantes, où elle se pose si lugubrement en victime.

Mais alors les temps n’étaient pas changés, j’avais toutes mes illusions, et je fus cruellement navrée du malheur d’Ursule.

Pour tout dire, cette lettre, d’une écriture parfaitement correcte et posée, était cachetée de noir avec une pierre gravée, représentant une tête de mort ; cachet bizarre qu’Ursule affectionnait beaucoup.

« Saint-Norbet, février 1840.

« C’en est fait, Mathilde, ta pauvre Ursule est sacrifiée ; elle n’a plus qu’à vouer sa vie tout entière aux larmes et au deuil. C’est à peine si au milieu du sombre avenir qui l’attend, elle entrevoit quelques lueurs de consolation, qu’elle devra, sans doute, à ton a-