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seils de votre tante, vous m’avez dit que j’aimais mieux l’argent que tout.

Et la pauvre femme se mit à fondre en larmes.

— Ah ! — lui dis-je avec une impatience chagrine et presque durement, — j’étais si heureuse ! faut-il qu’avec vos ridicules visions vous veniez me distraire de ce bonheur ?

Puis, ne voulant laisser à personne le soin de toucher à la précieuse corbeille de fleurs que Gontran m’avait envoyée, je la pris et je l’emportai dans ma chambre. De ce jour, je m’habituai à avoir des fleurs près de moi sans rien en ressentir qu’une sorte de légère torpeur qui n’est pas sans charme.

Peu à peu l’impatience que m’avait causée Blondeau se dissipa sous le charme de mes souvenirs de la journée. Mes préoccupations avaient été si puissantes, que je n’avais pas encore ouvert la lettre d’Ursule, qui m’annonçait son mariage.

J’ai gardé cette lettre ainsi que plusieurs autres… la voici.

On remarquera en la lisant que le style en est un peu prétentieux et romanesque. Je que-