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val, aussi j’excuse ce sentiment ; mais je vous prie de ne pas vous permettre la moindre allusion à une union que je veux contracter, parce qu’elle est honorable et belle. Je sais ce que je fais ; je ne suis plus une enfant. Ce n’est pas mademoiselle de Maran qui m’a parlé de ce mariage ; c’est moi qui lui en ai parlé… D’ailleurs, je le sens là… ma mère vivrait encore qu’elle approuverait le choix de mon cœur…

— Mademoiselle, une dernière observation. Si, comme vous n’en doutez pas, les renseignements qu’on peut avoir sur M. le vicomte sont bons, qu’est-ce que cela vous fait que ?…

— Écoutez, — dis-je à Blondeau d’un ton très ferme, — je ne puis vous empêcher d’agir à votre tête ; mais quoi qu’il doive m’en coûter, oui, m’en coûter beaucoup, de me priver de vos services… je vous déclare que si vous me dites encore un mot à ce sujet, j’assure votre sort et je vous éloigne pour toujours de moi…

— Ah ! Mademoiselle, ne me regardez pas ainsi. Mon Dieu ! c’est comme lorsqu’étant toute petite et égarée par les méchants con-