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mademoiselle de Maran ; — figurez-vous que ces huit jours, que ces longs préambules ont duré, et que vous avez dit à la petite fille qu’un parti sortable se présentait…

— Eh bien ! — dit ma tante.

— Eh bien ! la petite fille accepte avec une profonde reconnaissance, — dis-je à Mademoiselle de Maran en lui prenant tendrement la main pour la première fois de ma vie.

Je trouvai cette main glacée. Elle serra longtemps la mienne dans ses longs doigts décharnés, en attachant sur moi un regard perçant, puis elle sourit comme elle pouvait sourire.

Je ne pus vaincre un sentiment de vague frayeur qui se dissipa aussitôt.

— Vous voulez donc bien de cet abominable mauvais sujet-là pour mari, mon enfant ?… Allons, soit, je ne veux pas vous contrarier… J’y consens… sauf l’approbation de M. d’Orbeval, votre tuteur, et celle de votre oncle… Gontran.

— Il devait vous faire lui-même cette demande, Madame, — dit M. de Lancry transporté de joie.