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le donne en cent… je vous le donne en mille.

— Mais, ma tante…

— Il paperassait des titres, des donations pour Ursule, — dit mademoiselle de Maran en riant aux éclats, — pour Ursule qui se marie.

— Ursule se marie… sans me l’écrire !… Dans sa dernière lettre elle ne m’en disait pas un mot ! — m’écriai-je avec une douloureuse surprise.

— Attendez donc… attendez donc ; tout-à-l’heure Pierron, après avoir ouvert la porte cochère, m’a remis quelques lettres que j’ai mises dans mon sac sans les regarder ; il y en a peut-être une d’Ursule pour vous.

Mademoiselle de Maran fouilla dans son sac, en tira trois lettres, lut leurs adresses, et dit : — En effet… en voici une timbrée de Tours pour vous.

— Madame, — dit M. de Lancry à ma tante, — ce que je vais avoir l’honneur de vous dire est bien grave. Je choque sans doute les usages reçus en abordant un tel sujet sans préparation ; mais je suis si heureux, et surtout si jaloux de jouir le plus tôt possible du