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pour l’expression d’un doute, bien loin de ma pensée… J’aime ma cousine comme la plus tendre des sœurs. Elle est sans fortune, elle veut faire un mariage selon son cœur ; pour la mettre à même de choisir sans se préoccuper des questions d’intérêt, je désire lui assurer la moitié de mes biens. Si elle ne se marie pas, je désire la garder toujours près de moi… Consentez-vous à ce qu’elle soit aussi votre sœur !

D’abord Contran me contempla avec étonnement ; puis, joignant les mains, il s’écria :

— Quel noble cœur ! quelle âme ! Comment ne pas approuver, que dis-je ? ne pas admirer une affection si généreuse ? Ne serait-elle pas une garantie de l’élévation de vos sentiments, s’il était possible d’en douter ? Et puis ne connais-je pas mademoiselle Ursule ? ne sais-je pas qu’elle mérite tant de dévouement ?

— Oh ! bien… bien, — dis-je avec entraînement, — je le vois, mon cœur trouve un écho dans le vôtre. Maintenant ; une dernière question… — ajoutai-je en baissant les yeux et en balbutiant, — madame la duchesse de Richeville…