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riage, avec les délicatesses, les mystères et les entraînements de la passion, me transporta d’une espérance ineffable.

J’étais trop profondément heureuse pour cacher ma joie, pour mettre la moindre dissimulation dans ma réponse. Je sentis mes joues brûlantes, mon cœur battre, non de timidité, mais de résolution généreuse. Je voulus être à la hauteur de l’homme qui venait de me parler avec tant de sincérité, et dont les paroles m’inspiraient une invincible confiance.

— Je ne serai ni moins franche ni moins loyale que vous, — lui dis-je. — Je suis orpheline ; je ne dois compte qu’à Dieu et à moi du choix que je puis, que je veux faire… J’ai foi dans l’amour que vous me peignez si doux et si beau, parce que moi-même bien souvent j’ai rêvé cet avenir.

— Mademoiselle, il serait vrai… je pourrais espérer ?

— Je vous ai promis d’être franche… je le serai. Avant que de vous donner, non pas une espérance, mais une certitude… permettez-moi, à mon tour, quelques mots sur mes sentiments : ne prenez pas ce que je vais vous dire