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qu’il n’annoncera pas une coupable intelligence ? Parce que ces fleurs dont elle est parée ont été choisies par une main amie et respectée, ont-elles moins d’éclat et de parfum ? Si l’on veut voyager et se reposer du tumulte de Paris dans la contemplation des beautés de la nature, faudra-t-il enlever absolument une fille à son père, une femme à son mari, pour jouir des milles ravissements d’un voyage amoureux fait dans un pays enchanteur et poétique ? Le beau ciel d’Espagne ou d’Italie sera-t-il donc voilé pour tous ceux qui peuvent s’aimer sans rougir ? Oh ! croyez-moi, je vous le répète, il y a des trésors inépuisables de bonheur pur, de plaisirs romanesques dans une union basée sur l’amour, telle que je la rêve… Car, je vous l’avoue, il me serait impossible de voir dans le mariage un isolement à deux, une vie indifférente, ou seulement convenable et polie !… Oh ! non… non… je voudrais concentrer dans cette vie toutes les joies, toutes les adorations, toute la puissance de mon cœur ! Maintenant, voyez-vous… que je connais les faux plaisirs de la jeunesse, ils me semblent aussi loin du vrai bonheur que la