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que demande, de quelque insistance qui auraient pu vous être désagréables.

— Monsieur, je…

Gontran m’interrompit et me dit avec un accent de sérieuse tendresse : — Mademoiselle, un mot encore avant de vous voir par un refus peut-être renverser non de présomptueuses espérances, mais des vœux que j’ose à peine former ; permettez-moi de vous exposer toute ma pensée. Vous êtes orpheline, vous êtes presque seule au monde. Je dois, en honnête homme, vous tenir le langage sérieux que je tiendrais à votre mère… Vous savez pourquoi… dans cette circonstance, je m’adresse à vous… et non pas à Mademoiselle de Maran, — ajouta Gontran d’un air significatif qui me prouva qu’il avait pénétré quels étaient mes rapports avec ma tante, mais que par délicatesse il ne pouvait m’en parler.

Je fus vivement touchée de la manière à la fois grave et affectueuse dont s’exprimait Gontran.

— Je vous comprends, — lui dis-je… — et je vous remercie.

— Quand vous m’aurez entendu, — reprit-