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priait les personnes qui viendraient, de vouloir bien l’attendre… Et puis, après avoir hésité un moment, il ajouta d’une voix émue : — Et je ne croyais pas avoir le bonheur de vous trouver ici, Mademoiselle ; aussi permettez-moi de profiter de cette rare et précieuse occasion pour vous supplier de m’entendre.

— Monsieur… je ne sais… que pouvez-vous avoir à me dire ? — répondis-je en balbutiant, avec un battement de cœur presque douloureux.

Alors, d’une voix tremblante dont je ne pourrai jamais oublier l’accent enchanteur, il me dit :

— Tenez, Mademoiselle, laissez-moi vous parler avec la plus entière franchise… et soyez assez bonne pour me promettre de me répondre de même.

— Je vous le promets, Monsieur.

— Eh bien ! Mademoiselle, mon oncle, M. le duc de Versac, abusant d’un secret qu’il a pu pénétrer, mais que je ne lui ai jamais confié, était décidé à demander pour moi votre main à madame votre tante… Je l’ai conjuré de n’en rien faire.