Page:Sue - Mathilde, tome 1.djvu/29

Cette page a été validée par deux contributeurs.

lonel, avait d’abord déclaré qu’il ne pouvait être qu’un espion du haut parage.

Cette idée lumineuse fut victorieusement réfutée par un auditeur qui fit observer que, selon toutes les apparences, Robin des Bois ne sortant jamais que la nuit, il lui devenait difficile de faire cet honnête métier.

L’opiniâtre bourgeois répondit à cette objection que le colonel n’agissait ainsi que pour écarter tout soupçon, ce qui rendait son espionnage plus dangereux encore.

Malgré l’intérêt de cette discussion, loin d’oublier les deux frères, on s’étonnait de leur longue absence ; il était midi, ni l’un ni l’autre n’avaient encore paru.

Madame Lebœuf se rappela l’histoire du coup de fusil ; redoutant quelque dénouement tragique, elle allait envoyer son garçon de café savoir des nouvelles de MM. Godet, lorsqu’ils parurent.

Ils furent accueillis, par un cri général de curiosité : — Hé bien ? hé bien ?

— Hé bien ! nous en avons appris de belles, — répondit M. Godet aîné d’un air sinistre. Alors seulement on s’aperçut que les deux