des séductions immenses. Elle semble traduire nos pensées les plus secrètes, les plus confuses, quelquefois même les plus coupables, dans un langage si enivrant, que nous nous abandonnons à ses dangereux entraînements.
Ainsi, sans songer un instant aux obstacles que pouvait rencontrer le sentiment qui s’éveillait si délicieusement en moi, bercée par ces adorables mélodies, je me plaisais à rappeler à ma mémoire les touchantes paroles de M. de Lancry ; je me laissais aller à toute l’admiration que m’inspirait le caractère que je lui supposais. Des idées de jalousie venaient aussi m’assaillir lorsque, à travers ce songe éveillé, je voyais vaguement devant moi la brune figure de la duchesse de Richeville.
L’acte fini, j’écoutais encore ; j’étais si absorbée que ma tante dut m’appeler à plusieurs reprises pour me tirer de ma rêverie.
On sortait de la salle ; je donnai le bras à M. de Versac ; M. de Lancry donna le bras à Ursule.
Je descendis presque machinalement, en-