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sous les brillants dehors d’un homme à la mode. Aussi mon cœur se serra bien douloureusement quand j’entendis ma tante dire à M. de Lancry :

— Ma nièce Mathilde est si malicieuse avec son air de sœur… Angélique, qu’elle est bien capable de se moquer de votre conte, au moins, mon pauvre Gontran.

Je levai vivement les yeux sur M. de Lancry, comme pour le rassurer. Je rencontrai son regard, mais si triste, mais si découragé, que je fus sur le point de pleurer de chagrin et de dépit.

Je ne sais comment cette scène se serait terminée sans l’arrivée de M. de Versac qui ne précéda que de quelques moments le lever du rideau.

J’éprouvais un trouble profond, une sorte de vertige que la puissance de la musique augmentait encore ; chacune des pensées qui m’agitaient était, pour ainsi dire, accompagnée d’une harmonie tour à tour rêveuse, tendre ou passionnée, qui n’était que trop d’accord avec l’état de mon cœur.

Dans certaines circonstances, la musique a