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princesse qui n’aime guère les contes de Berquin.

— Je sais Madame, dit M. de Lancry en souriant malignement, — toute la différence qu’il y a entre un conte de Berquin et madame la princesse Ksernika ; mais je m’adresse à ces demoiselles ; je n’ai pas besoin de leur demander grâce pour la naïve simplicité de cette histoire, et je continue :

M. et Madame Duval étaient complètement heureux et jouissaient d’une honnête fortune. Je ne sais quelle banqueroute ou quel abus de confiance les ruina entièrement. M. Duval avait une vieille mère qu’il idolâtrait et qui était aveugle ; elle lui avait abandonné tout ce qu’elle possédait, à condition de vivre avec lui et sa belle-fille, qu’elle aimait tendrement. En apprenant leur ruine, le premier, le plus grand chagrin de M. et de madame Duval fut d’avoir à craindre la pauvreté pour leur mère, qui, depuis si longtemps, était habituée à un bien-être presque indispensable à son âge. Ils résolurent donc de lui cacher ce désastre. Son infirmité les aida merveilleusement à réaliser ce projet. Quelques débris de for-