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dit mademoiselle de Maran. — Mais quelle est donc cette petite femme, aux secondes, en béret rose ? Elle est jolie, n’est-ce pas ?

— Très jolie, — dit M. de Lancry. — Elle et son mari sont les héros d’une histoire bien simple et bien touchante, — ajouta-t-il avec un accent de mélancolie qui m’étonna et qui donnait beaucoup de charme à sa physionomie.

— Ah ! mon Dieu ! racontez-nous donc cela, Gontran ! Comment s’appelle-t-elle, cette belle héroïne.

— Le nom de mes héros est très insignifiant… Ils s’appellent M. et madame Duval, dit M. de Lancry en souriant.

— Duval ! mais c’est un très beau nom ! Est-ce qu’il ne vaut pas bien les Duparc, les Dupont, les Dumont ou les Dubois ! Voyons, Gontran, le roman de M. et de madame Duval.

— Figurez-vous donc, Madame, qu’il y a deux ans… — Puis s’interrompant, M. de Lancry dit à ma tante : — Tenez, Madame, votre sourire moqueur m’épouvante ! Permettez moi de m’adresser à mademoiselle Mathilde et à mademoiselle Ursule ; elles ne me