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doute, se retirer par discrétion, Madame daigna le retenir quelques moments encore.

Lorsqu’il quitta la loge royale, j’étais curieuse de savoir s’il viendrait nous faire visite, avant que d’aller saluer la duchesse de Richeville.

Pendant quelques minutes, cette curiosité fut pour moi presque de l’angoisse ; mon cœur battit bien fort lorsque j’entendis ouvrir la porte de notre loge ; je ne doutai pas que ce ne fût M. de Lancry.

C’était lui.

Je me sentais troublée, je n’osais pas retourner la tête. Il souhaita le bonsoir à mademoiselle de Maran et à Ursule.

Ma tante me toucha légèrement le bras, et me dit : — Mathilde ! monsieur de Lancry.

Je me retournai et je m’inclinai en rougissant.

Peu à peu je sentis mon embarras diminuer, et je pris part à la conversation.

M. de Lancry fut très aimable, très spirituel. Il connaissait tout Paris, et tout Paris assistait à cette représentation. Je me souviens parfaitement de cet entretien, car M. de