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différente à sa beauté ; je ne pus m’empêcher être attristée : l’air mélancolique de la valse de Weber, qu’elle avait valsée avec M. de Lancry, vint, pour ainsi dire, accompagner ces tristes pensées.

Madame de Mirecourt se pencha vers madame de Richeville, qui avait la vue très basse, pour lui faire, sans doute, remarquer notre arrivée.

La duchesse prit vivement sa lorgnette, et me regarda avec beaucoup d’attention, mais non plus avec l’affectation hautaine et malveillante qui m’avait frappée la veille.

On leva la toile. J’aimais tant la musique, l’Opéra me semblait si beau, que j’écoutai, que je regardai tout avec une avidité de pensionnaire.

Pendant l’entr’acte, je vis M. de Lancry se présenter dans la loge de madame la duchesse de Berry, loge que la princesse n’avait pas quittée pour entrer dans son salon.

Madame parut accueillir M. de Lancry avec beaucoup de bienveillance, causa assez longtemps avec lui, et au moment où il allait, sans