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ment, si froidement, en posant la pendule par terre, que, par ma foi ! je n’ai pas pu y tenir. Je me suis révoltée, je l’ai poussé, je l’ai chassé, et il s’est encouru tout effaré.

— Sans emporter son chapeau que voilà sur cette chaise ? — dis-je à ma tante.

— Tant mieux ! s’écria-t-elle ; — je voudrais qu’il attrapât quelque bonne fièvre cérébrale, pour qu’on l’enfermât comme un affreux fou qu’il est, malgré toute sa science.

Il fallait que mademoiselle de Maran fût bien en colère, car elle repoussa brusquement les caresses du vénérable Félix, qui rentra dans sa niche en grondant.

La vue de Félix me rappela la valeur de M. de Mortagne que j’avais tant admiré dans mon enfance, lorsqu’il avait osé battre ce vilain animal ; je me hasardai à demander à mademoiselle de Maran où était M. de Mortagne et s’il devait bientôt arriver.

Je crois que ma tante aurait voulu me foudroyer d’un regard.

— Est-ce que ça vous regarde ? Pourquoi me faites-vous cette question-là ? Est-ce que je m’inquiète de ce que fait cet homme ? Dieu