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Ursule, tu verras… si j’en crois mon cœur, tu seras heureuse pour ton propre compte… Mais pour parler de M. de Lancry, pourquoi veux-tu donc que les dangereux avantages qu’il possède me plaisent plus qu’à toi ?

— Pourquoi ? parce qu’en m’épousant, M. de Lancry ferait une sorte de mésalliance ; tandis que toi, qui possèdes, comme tu le dis, les mêmes dangereux avantages, tu ne peux, tu ne dois être, il me semble, que très charmée des suites d’un pareil mariage.

— Ursule, tu es folle ; M. de Lancry ne pense pas plus à moi que je ne pense à lui ; et d’ailleurs, comme toi, j’aimerais un bonheur moins brillant, par cela même beaucoup plus assuré.

— Enfin, tu trouves M. de Lancry charmant !

— Mon Dieu ! que tu es méchante… Eh ! bien ! oui… autant que l’on peut trouver quelqu’un charmant, quand on l’a vu deux heures…

— Soit, et tu le trouves surtout charmant quand il ne valse pas avec la duchesse de Richeville.