Page:Sue - Mathilde, tome 1.djvu/263

Cette page a été validée par deux contributeurs.

tion en faveur du neveu de M. le duc de Versac ?

— Veux-tu, Ursule, que je te dise ce que je crois ? — repris-je en me servant des termes de ma cousine, — c’est que M. de Versac et mademoiselle de Maran seraient enchantés de te marier avec M. de Lancry.

Ce fut au tour d’Ursule à sourire.

— Quelle folie ! — me dit-elle un si beau parti pour moi, pauvre fille, humble et sans fortune ! est-ce que cela est possible ? Non, non, tu sais mon désir, ma résolution de ne jamais me marier ; je me rends trop de justice pour prétendre à ce que je ne puis espérer, et puis demain il dépendrait de moi d’épouser M. de Lancry, que je ne l’épouserais pas. Cela te surprend ?… Il en est pourtant ainsi ; il est trop beau, trop élégant, trop à la mode… Ce n’est pas là le bonheur que je rechercherais ; je ne suis pas faite pour une position si brillante ; ma vie doit s’écouler dans l’obscurité ; je ne dois pas avoir d’autre félicité que la tienne.

— Nous ne serons jamais d’accord sur le rôle que tu prétends devoir jouer… Ma bonne