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— Mais je le trouve charmant, — lui dis-je, un peu surprise de cette question subite. — Oui… charmant surtout quand il ne danse pas avec cette duchesse de Richeville qui a l’air si impérieux.

Ursule me regarda attentivement, baissa les yeux, garda un moment le silence et reprit :

— Veux-tu, Mathilde, que je te dise ce que je crois…

— Dis donc vite…

— Eh bien ! je crois que mademoiselle de Maran et M. de Versac seraient enchantés de te marier avec M. de Lancry.

D’abord, je fis un geste d’étonnement ; puis, je me mis à rire aux éclats.

— Que trouves-tu donc de si déraisonnable à cette supposition, Mathilde ? M. de Versac n’a-t-il pas présenté M. de Lancry à mademoiselle de Maran ? celle-ci n’a-t-elle pas très instamment engagé M. de Lancry à venir souvent la voir le matin ? Or, qui reçoit-elle le matin ? cinq ou six personnes très intimes. Dans quel but aurait-elle fait une excep-