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les gens de ma tante et nous apporta nos pelisses.

M. de Versac donna son bras à Ursule, M. de Lancry offrit le sien à mademoiselle de Maran qui lui dit en riant :

— Voulez-vous bien ne pas me faire de ces offensantes propositions-là, Gontran ? Est-ce que je suis de taille à les accepter ? Donnez votre bras à ma nièce, j’irai bien toute seule.

Lorsque nous fûmes montés en voiture, ma tante dit à M. de Lancry :

— Ah ça ! Gontran, puisque vous voilà de retour, je compte bien vous voir souvent avec votre oncle ; vous savez que je ne souffre pas qu’on me néglige… À propos, savez-vous qu’elle a un masque d’airain couleur de rose, cette belle duchesse, et qu’il faudrait le feu de l’enfer pour la faire rougir ? Mais qu’est-ce que je dis donc là devant ces jeunes filles !… Allons, bonsoir, Gontran, et prenez bien garde à vous si vous ne me soignez pas.

M. de Lancry assura ma tante de son empressement à lui obéir, et nous rentrâmes à l’hôtel de Maran.