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Il mit une si aimable bonhomie dans la discussion, qu’à la fin de la contredanse il ne m’intimida presque plus.

Après m’avoir ramenée à ma place et avoir rappelé à Ursule la promesse qu’elle lui avait faite, il alla saluer plusieurs femmes de sa connaissance.

— Mon Dieu ! — me dit Ursule, — comment as-tu donc fait pour oser parler autant ? Je t’admirais.

— Oh ! — lui dis-je, — d’abord j’ai eu bien peur, peu à peu j’ai repris courage, et puis M. de Lancry paraît si bon, si simple ! tu verras toi-même.

— Oh ! c’est à peine si j’oserai lui répondre, — dit timidement Ursule.

— Tu as bien tort, il te trouve charmante, il me l’a dit tout-à-l’heure, et c’est peut-être cela qui me l’a fait trouver si aimable…

Je ne pus continuer ma conversation avec Ursule. Tous les hommes qui connaissaient ma tante vinrent la saluer. Parmi eux, elle nous présentait ceux qui étaient d’un âge à danser, et nous eûmes bientôt, Ursule et moi, un grand nombre d’engagements.