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et de dignité, et lui dit très affectueusement :

— Vous me comblez, Madame ; je voudrais pouvoir reconnaître les marques d’intérêt que vous me donnez… Mais j’y songe… je puis vous apprendre au moins une nouvelle qui vous fera, je l’espère, un grand plaisir. Un de vos amis arrive d’Italie, où il était resté pendant des années sans qu’on sût ce qu’il était devenu. Mais je le vois… vous êtes inquiète, je ne veux pas abuser plus longtemps de votre curiosité… Eh bien ! — ajouta madame de Richeville d’un air gracieusement confidentiel, — eh bien ! sachez donc que M. de Mortagne sera ici dans quelques jours. Oui, j’ai reçu de Venise des nouvelles de lui. On dit que c’est un roman terrible que sa disparition… Avouez que vous êtes bien surprise et bien heureuse de ce retour, Madame !

Madame de Richeville lança ces derniers mots à mademoiselle de Maran comme un coup de poignard ; puis, entendant les préludes de la contredanse, elle dit gaîment à M. de Lancry :

— Je vous offre une valse en dédommagement de la contredanse que vous m’avez re-