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conversation. Voyant le lorgnon de la duchesse de Richeville encore tourné sur moi, elle parut choquée, et lui dit de sa place, d’une voix aigre et impérieuse :

— Madame la duchesse, n’est-ce pas que ma nièce est charmante ?…

— Charmante, Madame, — répondit la duchesse d’un ton sec en rabaissant son lorgnon. Elle s’approcha de mademoiselle de Maran, et lui fit une demi-révérence pleine de grâce et de noblesse.

J’ai su depuis que ma tante et la duchesse se détestaient, ce qui m’expliqua l’attention avec laquelle on avait examiné ces deux adversaires également redoutables.

— Eh bien ! Madame — reprit ma tante, — je suis ravie pour cette chère petite que vous la trouviez charmante ; l’approbation d’une femme comme vous, Madame, ne peut que porter bonheur à une jeune personne qui entre dans le monde ; c’est comme un présage… Malgré ça, j’ai peine à croire que ma nièce puisse jamais approcher de votre mérite… Madame…

Il n’y avait en apparence rien que de très